Stocker du carbone est une solution pour réduire la concentration en CO2 dans l'atmosphère et espérer vivre dans un monde plus durable. Mais l'impact de la végétation ne se limite à stocker du carbone, le co bénéfices sont nombreux.
Ces cobénéfices sont aussi appelés “services écosystémiques”, et concernent toute sorte de végétation. Ils sont pour la plupart vitaux pour de nombreuses espèces (comme la pollinisation par exemple).
Ce qui est intéressant, c’est de comprendre les services écosystémiques de chaque infrastructure agroécologique. On vous les a donc listés, en vous expliquant grâce à quelle végétation ils se développent et qui en bénéficie directement !
L’interculture est la période qui intervient entre la récolte d’une culture et le semis de la suivante. Lors de l’interculture, le sol est laissé “nu”, sans plantes, l’occasion de mettre en place des cultures intermédiaires et de bénéficier de cobénéfices variés !
Les cultures intermédiaires protègent et améliorent le sol en absorbant l'azote minéral, en prévenant les pertes de nitrate et en recyclant les éléments nutritifs absorbés dans le sol. Cela favorise l'installation de la culture suivante.
Les cultures intermédiaires préservent les propriétés physiques du sol en améliorant la stabilité et la circulation de l'eau tout en limitant les pertes par évaporation. Elles entretiennent également la matière organique du sol, ce qui est similaire à la séquestration de carbone.
Les cultures intermédiaires améliorent la vie biologique du sol et préviennent les ravageurs et les maladies grâce à leur diversité. Les couvertures végétales plantées lors de l'interculture contrôlent les mauvaises herbes, attirent les pollinisateurs et offrent un habitat pour la faune.
La diversification des cultures est bénéfique pour les systèmes agricoles en cas de faible disponibilité en éléments nutritifs. Les cultures intermédiaires améliorent la diversité du paysage et peuvent être utilisées pour produire du fourrage ou de la biomasse énergétique en cas de pénurie.
Planter des haies, c’est introduire des arbres en périphérie de parcelles. La haie est une structure végétale linéaire assortie d’arbres, d’arbustes et d’arbrisseaux ou autres plantes. Elle pousse soit librement, soit est entretenue dans le but de former une clôture, ou de former un abri pour la faune et la flore.
Les haies sont des IAE très intéressantes par leur grande capacité à stocker du carbone dans le sol. Environ 1.2 tonne de carbone sont séquestrées par hectare, par an (sur environ 30 ans). Leur captation carbone peut se faire de deux manières différentes : dans la biomasse aérienne et souterraine, et dans les sols, notamment grâce aux racines mortes, aux feuilles d’arbres et à l’absence de labour sur la zone de haies.
Les cobénéfices des haies sont nombreux, certains sont agronomiques et d’autres environnementaux, ce qui fait d’elles d’intéressantes IAE.
Les haies sont importantes pour l'agriculture, car elles favorisent la biodiversité en abritant les insectes et les oiseaux, améliorent la pollinisation et la qualité de l'eau dans le sol.
Les haies jouent un rôle essentiel dans la résilience des cultures face au changement climatique, en protégeant contre le froid et les fortes chaleurs, en servant de brise-vent et en luttant contre l'érosion des sols.
Les cobénéfices des forêts sont nombreux, et la plupart sont des services de régulation. On liste ainsi les services écosystémiques liés aux événements extrêmes, à la qualité de l’environnement, à la régulation biologique et à la régulation climatique.
Les forêts offrent également des cobénéfices associés à la production comme la nourriture, les matériaux et fibres, l’énergie et l’eau potable et non potable. On retrouve aussi des cobénéfices culturels liés à l’environnement de la vie courante et des loisirs, aux sources d’expériences et de connaissance et aux sources d’inspirations et de valeurs.
Les services écosystémiques de la captation carbone sont nombreux ! En parallèle, chaque infrastructure agroécologique offre une multitude de bénéfices assimilés à la qualité de l’environnement, à la régulation biologique et climatique, et aux propriétés chimiques et physiques des sols.
Cultures intermédiaires, haies, forêts, toutes ces IAE participent activement à protéger et faire vivre la faune et la flore tout en nous procurant une meilleure qualité de vie. 🌍
📚 SOURCES :
Justes E., Beaudoin N., Bertuzzi P., Charles R., Constantin J., Dürr C., Hermon C., Joannon A., Le Bas C., Mary B., Mignolet C., Montfort F., Ruiz L., Sarthou J.P., Souchère V., Tournebize J., 2012. Réduire les fuites de nitrate au moyen de cultures intermédiaires : conséquences sur les bilans d’eau et d’azote, autres services écosystémiques. Rapport d'étude, INRA (France), 418 p.
Claire Chenu, Katja Klumpp, A. Bispo, D. Angers, C. Colnenne, et al.. Stocker du carbone dans les sols agricoles : évaluation de leviers d’action pour la France. Innovations Agronomiques, 2014, 37, pp.23-37. ⟨hal-01173319⟩
Aurelie Metay. Développer l'agroforesterie et les haies pour favoriser le stockage de carbone dans le sol et la biomasse végétale. Quelle contribution de l'agriculture française à la réduction des émissions de gar à effet de serre ? Potentiel d'atténuation et coût de dix actions techniques. Synthèse du rapport de l’étude réalisée par l’INRA pour le compte de l'ADEME, le MAAF et le MEDE., Inra, 2013. ⟨hal-01600866⟩
Dufrene & Maebe SE en foret - Grand livre de la foret.pdf
https://orbi.uliege.be/bitstream/
https://biodiversite.gouv.fr/actualite/les-bienfaits-des-haies-pour-les-exploitations-agricoles